Zlecaf et les zones franches du Nigéria

Roula BORHANI

zones franches pour stimuler l'exportation 


L'autorité des zones franches d'exportation du Nigéria, plus couramment nommé NEPZA, a été crée en 1992 afin de propulser l'économie nationale, diversifier les sources de revenus (hors pétrole) et accélérer l'industrialisation.

Dans ce contexte et allant dans le sens des réflexions lors de la mise en place de zone de libre échange du continent africain (Zlecaf) - qui a été ratifié cette année par le Nigéria - plusieurs études, dont le plan gouvernemental, ont été lancé afin d'évaluer l'impact de ce nouveau paysage économique. 


Les grandes idées du plan

  • stimuler les entreprises et les industries manufacturières axées sur l'exportation;

  • renforcer les politiques économiques nationales stratégiques;

  • rationaliser les processus d'approbation administratifs et à fournir un service à guichet unique pour les entreprises tant au Nigéria qu'à l'extérieur.

Le rapport a observé que le succès des zones franches est inséparable de la compétitivité de l'économie nationale. Nous pouvons synthétiser l'idée par le fait que le succès ou l'échec d'une zone correspond à l'efficacité de la conception, de la mise en œuvre et de l'utilisation continue des zones.

Mais après 25 ans d'existence, le NEPZA avec le gouvernement nigérian examine différentes opérations sur les zones d'industrialisation rapide de l'économie nationale et ce en facilitant plusieurs axes, tels que le développement, la promotion, l'exploitation, la réglementation et la commercialisation de "grappes industrielles", l'expansion de villes industrielles et de parcs industriels à travers le pays (que l'on retrouve dans le plan de révolution industrielle du Nigéria).

Les experts estiment que la création de zones de libre échange est l’un des moyens les plus rapides de stimuler l’industrialisation. Nous pouvons citer à titre d'exemple, Les îles Maurice et le Ghana qui ont aussi utilisé l’instrument de la zone franche pour attirer des investissements étrangers directs, augmenter les flux d’exportations et de capitaux, créer des emplois et s’intégrer dans le réseau mondial en créant de la valeur.

Alors que la zone économique spéciale (induite par le modèle chinois) est devenue un modèle de classe mondiale qui a suscité l’intérêt de nombreux pays. L’expérience africaine en matière de zone économique spéciale (ZES) ne marque pas autant les esprits.

Thomas Farole, expert et économiste à la Banque Mondiale, a déclaré lors d'une enquête menée sur l’évaluation des performances des zones franches de six pays africains en 2009, dont le Nigéria, que "l’environnement médiocre était l’une des raisons de la sous-performance des zones économiques en Afrique". 

Sur la base des statistiques officielles de l'Autorité des Zones Franches Nigéria (NEPZA), le gouvernement souhaite attirer des investissements d'une valeur de 76,25 milliards de dollars provenant de certaines de ses zones de libre-échange nouvellement intégrés. Ces zones pourraient stimuler l’industrialisation du pays et le programme de diversification économique du gouvernement fédéral.


Des villes à haut potentiel :

Le gouvernement envisage d'utiliser les zones "industrielles" pour attirer les investissements nécessaires au développement des secteurs dans lesquels le pays a acquit des avantages comparatifs et concurrentiels importants.

Une analyse du chiffre d'investissement et d'emplois créés a été élaboré par le NEPZA de certaines de ces zones de libre échange, dites autorisées et qui a montré que :

  • la ville de commerce international du Nigéria, également connue sous le nom de Eko-Atlantic, devrait attirer des investissements de 38 milliards de dollars et créer environ 1 million d'emplois dans le pays;

  • la Nigeria Centenary City, située à Abuja, devrait attirer environ 18 milliards de dollars d'investissements pour un potentiel d'emploi estimé à 70 000 personnes; 

  • la zone industrielle d'Ogidigben située dans l'État du Delta, environ 15 milliards de dollars d'investissements sont attendus, avec un potentiel d'emploi estimé à 100 000 emplois;

  • la ville économique maritime située à Badagry, un investissement d'environ 2,8 milliards de dollars est prévu. L'investissement devrait créer 15 000 emplois directs;

  • le parc industriel intégré de Badagry Creek engendrerait un investissement total de 1,3 milliard de dollars et créé environ 23 000 emplois directs;

  • le parc industriel d’Ogogoro, qui devrait attirer 160 millions de dollars avec un potentiel d’emploi de 30 000 emplois, et la zone de libre-échange de Nigéria Aviation Handling Company, pourrait atteindre 22 millions de dollars et employer 5 000 personne une fois achevés.

De même, les statistiques obtenues auprès du NEPZA ont montré que la zone de libre échange de Dangote générerait 12 milliards de dollars d'investissements, tandis que le parc industriel de Tomaro, situé à Lagos, quand à lui produirait un investissement de 450 millions de dollars.

Enfin le projet Quits Aviation Services Free Zone prévoit un plan d'investissement sur 2 ans de 215 millions de dollars était prévu.


Les encouragements de l'état :

  • l'exonération totale pour certains de l'impôts, les taxes, de droits de douane;

  • l'approbation unique pour tous les permis, licences d’exploitation et documents de constitution.

M. Terhemba Nongo, directeur général par intérim du NEPZA, a déclaré qu'avec l'engagement renouvelé de l'administration actuelle en faveur du développement des infrastructures, les investisseurs ont commencé à faire confiance aux "zones".

Durant les années d'existence du NEPZA, environ 40 parcs industriels et plus de 400 entreprises de zones franches ont été agréés.

De plus le président du Nigéria  Muhammadu Buhari a approuvé la création de parcs industriels des six zones géopolitiques du pays comme Lekki à Lagos; Makurdi dans l'État de Benue, Ilorin (État de Kwara), Sokoto, Gombe et Abakiliki dans l’État d’Ebonyi.

Soutenu par l'infrastructure développés par l'état, ces zones pourraient créer au moins 350 000 emplois directs et des emplois indirects d'environ trois millions. avec un coût par zone compris entre 50 et 80 milliards de naira (soit 14 millions de dollars) d'ici 2 ans

Sur la zone de libre échange de Calabar, le président du NEPZA a déclaré qu’il faudrait environ 5 milliards de naira (monnaie du Nigéria. A noter qu'à ce jour 1 dollar est équivalent à 362 naira) que pour construire une centrale électrique indépendante afin de desservir ses activités, tandis qu’environ 10 milliards seraient suffisants pour mener à bien tous les projets d’infrastructure dans la zone franche de Kano.

Il a déclaré: «Ces nouveaux parcs industriels en construction vont accélérer le développement des infrastructures et créer une nouvelle vague de possibilités d’emploi pour nos jeunes. Il convient de souligner qu'avec chaque licence de zone franche ou de parc industriel, le développement d'infrastructures sérieuses est ouvert, qu'il s'agisse d'électricité, d'eau, de routes ou même d'immobilier ou d'hôtels. La NEPZA a attiré plus de 20 milliards de dollars d’investissements étrangers directs dans l’économie nationale depuis sa création et a fourni un pourcentage important de l’investissement étranger attiré par le Nigéria.»

La création du Zlecaf est une priorité gouvernementale afin de créer des emplois dans les pays africains. S'agissant des défis auxquels les zones commerciales sont confrontées, le président de la NEPZA a mis le doigt sur l'état des infrastructures qui rendent difficile les échanges vers les ports pour l'exportation. 

 



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